10 ans à respirer ensemble !

L’école de yoga Shantaya fête son dixième anniversaire cette année !

L’aventure a commencé à l’automne 2007 dans les locaux de Cardio Zone, un centre de conditionnement physique sur la rue Charlotte à Sorel-Tracy.

Après deux sessions, un ami me parle du Centre Desranleau. L’avantage serait d’avoir mon propre local, mais de l’autre côté de la médaille, cela représentait un facteur de risque, puisque l’engagement était plus formel avec la signature d’un bail commercial. Détenant déjà un contrat à la pige en communication, j’ai pensé que je ne risquais rien puisque je recevais un revenu fixe chaque semaine.

Je signe donc un bail en mars 2008 et je réalise par le fait même que je deviens la première à ouvrir un centre de yoga ayant pignon sur rue dans la région de Sorel-Tracy. Tout un honneur ! Avec du recul, j’aurais probablement attendu quelques années afin d’acquérir plus d’expérience dans l’enseignement de yoga et aussi éviter la récession économique. Malheureusement, je ne possédais pas de boule de cristal pour prévoir l’avenir.

L’ouverture est un succès. Mais, six mois plus tard, la récession frappe le Canada. Je perds donc mon contrat de communication et le nombre d’élèves chute de façon drastique. J’ai alors tenté de me trouver un emploi à temps partiel, sans succès. J’ai frappé à plusieurs portes d’écoles et d’entreprises pour offrir des cours, mais le constat restait le même. J’ai dû retirer la majorité de mes économies pour survivre, car j’étais une mère monoparentale avec 2 jeunes filles.

Après avoir subi une énorme perte financière, j’ai dû prendre une décision importante. Fermer l’école, dire adieu à mon rêve ou retourner sur les bancs de l’école

Ce retour à l’université me permettrait de recevoir des prêts et bourses et aussi de faire des études dans le but de travailler comme agent de relations humaines au CLSC, ce qui me fournirait un deuxième revenu parallèlement à l’enseignement du yoga.

Pour ce qui est du yoga, je commence à m’intéresser au yoga thérapeutique et c’est lors d’une conversation téléphonique avec le président de la Fédération francophone de yoga que j’apprends que le pré requis pour faire une formation en yoga thérapeutique est d’obtenir un baccalauréat en santé physique ou santé mentale.

Ainsi, je fais d’une pierre deux coups. Je m’inscris à l’université Concordia et pendant quatre ans, je travaille 30 heures par semaine tout en étudiant à temps plein. Durant cette période de ma vie, j’ai dû me motiver quotidiennement pour ne pas abandonner mon objectif premier, car effectuer 6 heures de transport par jour était surhumain et financièrement très difficile.

J’ai dû recourir à des paniers de Noël durant ce temps. Finalement,  j’obtiens mon bac en relations humaines avec distinction. Mais, immense déception, j’apprends que je ne peux pas l’utiliser pour travailler au CLSC en raison d’une nouvelle loi du gouvernement qui a apporté des changements pour l’occupation de poste en santé mentale.

Je crois que la providence voulait que je me consacre entièrement au yoga. Je décide donc de développer un créneau plus axé vers la santé mentale.

Après dix années d’enseignement, j’ai désormais des élèves qui sont devenus professeurs de yoga et enseignent maintenant à l’école. Chacun fut attiré vers le yoga pour différentes raisons. Pour Diane, c’est à la suite de la lecture d’un livre qui l’a inspirée dans son cheminement personnel. Du côté de Martin, l’insomnie fut l’élément déclencheur. Pour Maude, c’est le deuil de sa mère. Tout comme moi, Suzanne s’est tournée vers le yoga en raison d’un épuisement professionnel.

Il y a un proverbe qui dit : « Ceux qui se ressemblent s’assemblent » et celui-ci représente parfaitement mon équipe parce nous partageons tous la même mission. En fait, nous voulons tous redonner au suivant ce que nous avons acquis comme enseignement et ainsi laisser un héritage qui fait du bien à l’humanité. En route pour le 25e !

Chantal Côté, directrice et propriétaire de l’école.