Yogi échaudé craint l’eau froide

Blessures selon certaines positions de yoga

« J’ai déjà essayé un cours de yoga, je me suis blessée et je ne veux plus rien savoir ». Avez-vous déjà pensé cela ?

Depuis plusieurs mois, je donne des ateliers de yoga thérapeutique au Spa les Thermes à Saint-Marc-sur-Richelieu. J’y rencontre des gens de Sorel, mais aussi d’ailleurs en Montérégie ou de Montréal. Certains me disent que si ce n’était pas dû au fait qu’ils connaissaient la directrice du Spa et qu’ils lui faisaient confiance, ils ne se seraient pas inscrits. Pourquoi ? En raison d’une déception dans un cours de yoga.

Ça m’attriste d’entendre cela, car le yoga peut être tellement bénéfique. Pourquoi les gens se blessent-ils de plus en plus ? Tout simplement parce qu’ils font un cours qui ne leur convient pas ou qu’ils suivent un cours avec un professeur non certifié avec peu ou pas de formation. Malheureusement au Québec, on aime les charlatans, car le yoga n’est pas encadré comme c’est le cas dans d’autres provinces.

Selon Timothy McCall, M.D. et yoga thérapeute, le yoga peut être dangereux pour certaines personnes. Sur une dernière étude d’un an sur 350 personnes qui ont suivi des cours de yoga, on a découvert que 11 % des participants ont développé une nouvelle douleur et 21 % ont aggravé une blessure existante. Pour prévenir les blessures, il recommande d’éviter certaines erreurs lorsque vous choisissez un cours de yoga.

Il est important de choisir le bon cours selon son âge et ses capacités. Les blessures sont plus nombreuses dans les styles de cours plus rigoureux (Yoga de Gym, Power Yoga, Ashtanga et Vinyasa Flow) surtout si vous êtes âgés de 50 ans et plus, que vous n’êtes pas en forme ou que vous avez des maladies chroniques. Si vous êtes jeunes et en bonne condition physique, vous pouvez faire pratiquement n’importe quoi, mais dans le cas contraire, recherchez un cours plus adapté à votre âge et à vos capacités. En vieillissant, on devrait modifier notre pratique et non l’intensifier. N’oubliez surtout pas que le Hatha yoga classique avait été créé pour des gens en bonne condition physique.

Si vous êtes un débutant ou que vous avez une condition médicale chronique, évitez les postures qui représentent un risque élevé de blessures. Voici les postures à exclure : posture sur la tête, la charrue, la chandelle, le lotus, chaturanga (push-up de yoga), versions extrêmes de flexions avant, flexions arrière et torsions. 

Si vous souffrez d’ostéoporose, vous devez éviter également la version classique de la salutation au soleil au sol, toute forme de redressement assis, toute posture où le dos est arrondi et certaines postures reliées à l’ouverture des hanches telles que le pigeon.

Pour une pratique sécuritaire, optez pour un cours de yoga adapté ou de yoga thérapeutique, avec un professeur qui a suivi une formation spécifique sur la condition.

Actuellement, la nouvelle mode, ce sont les cours de Hatha Flow, Vinyasa, Yoga énergie où l’on fait une série d’enchaînements. Nicole Bordeleau disait en entrevue qu’elle considérait ces pratiques plus avancées que pour les débutants. Moi-même, je suis professeure de yoga et je ne peux plus faire ce genre de yoga à cause d’une discopathie dégénérative. Plusieurs postures sont à proscrire dans mon cas, sinon je risque de me retrouver en douleur ou bien aggraver ma condition. Cependant, ça ne m’empêche pas de faire du yoga, du moment où il est adapté à ma condition.

Ce qui me fait sourire dans mes cours adaptés, c’est lorsque les gens me disent qu’ils ont déjà fait du yoga, mais c’était du VRAI yoga. Je vous assure, j’enseigne le VRAI yoga, mais il est en douceur et les postures sont choisies en conséquence. Cette idée de croire que le yoga se doit d’être difficile et intense est absolument fausse, car il existe différents styles et traditions. À chacun son yoga ! Et je n’enseigne pas un yoga qui fait maigrir, car je n’y crois pas. Mais, c’est la façon de faire de certains centres de yoga pour attirer leur clientèle. Dans mes cours à l’extérieur, certaines personnes étaient surprises de l’attention que je portais à l’alignement du corps dans une posture, car dans les cours qu’ils avaient suivis, ils devaient suivre un enchaînement seulement en regardant le professeur. J’imagine que c’est la raison pour laquelle Nicole Bordeleau considère la pratique avancée, car les gens devraient connaître leur alignement afin de bien se positionner.

À partir du printemps, j’offre un tout nouveau cours de yoga thérapeutique qui me convient, à la suite de ma nouvelle condition physique. Et, en ce qui me concerne, il m’est facile de vous prouver que je suis réellement certifiée, puisque mes diplômes sont affichés dans mon local.

Alors si vous avez déjà essayé un cours de yoga et qu’il n’a pas répondu à vos attentes, allez voir ailleurs. Ne désespérez pas. Éventuellement, vous allez trouver chaussure à votre pied que ça soit à mon école ou ailleurs. Chacun son yoga!

Namaste! Chantal Côté, propriétaire et directrice de l’école Shantaya.